Petite présentation

Après un retour dans mes racines familiales en Basse Ariège (09),  c’est en avril 2017 que mon aventure a commencé par l’achat de 4 adorables chèvres angora à la Ferme de Moulis à Camarade (09) qui sont la base de mes futures créations en mohair.

Par la suite j’ai commencé une initiation au filage avec un fuseau et un rouet chez la fileuse Anne-Mie (Coeur de trame) installée à Montségur (09). En septembre 2017 j’ai acheté 4 biquettes de plus et en 2020 deux chèvres dans un autre élevage du côté de La Bastide de Sérou (09).

Ayant 2,5 hectares de prairie, nous avons investi dans du matériel agricole, ancien mais efficace, pour assurer notre propre fourrage qui sert de complément pour l’hiver quand les prairies sont moins grasses pour mes biquettes et aussi de la paille pour leur litière.

Mes chèvres angora

Ce sont d’adorables petites bêtes, très dociles qui passent leur journée à brouter dans 2 hectares de prairie partagées en plusieurs parties pour faire une rotation tout au long de l’année. Tous les 2 mois environ, les chèvres sont donc changées de parcelle.

La nuit venue, elle rejoignent leur chèvrerie toute douillette.

Elles ont toutes un nom : Il y a les jumeaux Jules et Jim, deux boucs castrés nés en 2014. Lisa, Laura, deux chèvres nées en 2015. Merlin et Méline, jumeaux, un bouc castré et une chèvre, nés en 2016. Pour l’anecdote ils sont tous les deux de petite taille car leur mère les a rejetés à la naissance et ont été nourris au biberon.  Maryline et Mouss, une chèvre et un bouc castré, nés en 2016 et enfin Philibert né en 2019.

Les différentes étapes de préparation

1ère étape : La tonte

La tonte s’effectue 2 fois par an (janvier/juillet) par une professionnelle (Laura) spécialisée pour tondre les chèvres angora. Cette tonte est très différente de celle des moutons. La peau des chèvres angora est plus plissée donc demande beaucoup plus de précaution et aussi les peignes pour la tonte sont différents.

2ème étape : Le tri des toisons, le lavage et séchage

Après la tonte, les toisons sont étalées à l’air libre sur des tamis pour être triées. Il faut enlever tous les résidus de pailles et de crottes ; enlever les bouts de laine souillés et non utilisables.

Une fois bien triées les toisons sont lavées. J’ai effectué le lavage des toisons de la première tonte et pour la deuxième tonte je les ai portées à la filature de Niaux (09) car j’avais beaucoup plus de toisons. Cela m’a permis d’avoir un stock.

Par la suite j’ai repris le lavage de petites quantités en petites quantités en fonction de mes besoins.

Par exemple : La tonte de janvier 2018 m’a procurée environ 20 kg de laine brute pour 15 kg de laine après triage et lavage et la tonte de juillet 2018 environ 16 kg de laine brute.

Le séchage ne doit pas se faire en plein soleil et c’est une étape assez longue.

3ème étape : Le cardage

Le cardage de la laine lavée est une étape assez longue car il faut bien aérer la fibre avant de la passer à la cardeuse. On peut carder avec les cardes à main mais je préfère la cardeuse à rouleaux, vu la quantité de fibre à carder. Les cardes à main, je m’en sers pour les démonstrations de filage que j’effectue sur différents marchés.

Après le,passage dans la cardeuse j’obtiens un long ruban homogène et prêt à être filé.

4ème étape : Le filage

Le filage peut se faire soit au fuseau, soit au rouet. Je possède plusieurs fuseaux et plusieurs rouets, dont un très ancien pour filer très fin et d’autres pour les ateliers d’initiation au filage que j’organise régulièrement.

Je commence à filer une première bobine que je mets de côté et ensuite je file une deuxième bobine.

Ensuite, j’effectue le retors c’est à dire filer les deux brins en sens inverse sur le rouet ou le fuseau pour obtenir le fil de laine.

5ème étape : La confection de la pelote

A la fin du filage il faut maintenant confectionner la pelote. Pour cela, le fil obtenu est transféré sur un dévidoir qui permet d’avoir un écheveau.

Puis sur le bobinoir pour avoir enfin la pelote.

Pour information, du cardage en passant par le filage, la fabrication d’une pelote de laine mohair d’environ 55 g s’effectue en moyenne en 2h.

C’est dans mon atelier situé à côté de ma chèvrerie que j’effectue toutes ces différentes étapes.

Les différents mode de teintures

Pour les différentes teintures j’utilise soit des colorants alimentaires à base de pigments naturels, ce qui permets d’avoir des couleurs un peu plus chatoyantes (rouge, violet, bleu, chocolat, noir, mandarine, vert pistache, jaune ….), soit de la teinture végétale pour des couleurs plus classiques (fauve avec les noix, pourpre avec la phytolaque, vert avec les iris…).

La teinture végétale est obtenue à partir de certaines plantes, écorces ou bois que je trouve autour de chez moi selon les saisons.

Depuis 2020 j’ai crée un jardin tinctorial composé de différentes plantes et fleurs et petits arbustes : coquelicots, tournesols, camomille, millepertuis, phytolaque, chélidoine, iris.

Mes différentes créations

Toute cette matière me donne la possibilité de donner libre court à mon imagination pour créer des pelotes, bandeaux, bonnets, chaussons, accessoires….